Et bam…

Il y a des jours où on y pense pas forcément… où la douleur et la tristesse sont comme des tâches de fond sur un ordi (déformation professionnelle oblige…)

Et il y a des jours où ca (re)devient plus présent… comme hier…

Il y a eu ma fille juste avant le coucher… Celle à qui j’avais expliqué que l’amour d’une maman venait d’un petit bout de son cœur qu’on donne quand le bébé est dans le ventre… ces mots que j’avais utilisé seulement quelques jours avant… que j’ai réutilisé hier soir car elle voulait me donner un de ses jouets avant de dormir pour que je ne l’oublie pas… je lui dit donc que je n’ai pas besoin de son jouet pour penser à elle et là, elle me dit de le prendre pour penser à Bébé des étoiles… et bam… et de lui réexpliquer pour le petit bout de cœur… et d’un coup, son visage qui se ferme et là, elle me dit « Mais moi je lui ai pas donné de mon coeur… ». J’essaie tant bien que mal de lui expliquer qu’ils partagent tous les 2 un bout de mon cœur… et elle me dit « tu peux m’en redonner ». Je fais donc mine de prendre un bout de mon cœur et lui donne… son visage s’est illuminé d’un sourire et elle est retournée se coucher comme si elle tenait le plus précieux des trésors contre elle… pffiouuuu…

Et puis… au moment de me coucher… ce moment où le vague à l’âme est plus fort, où la tristesse monte comme un fleuve en crue. Et là, ça me submerge, ça m’englobe, ça emporte tout…

Et ce phare dans la tempête… ses bras à lui, mon roc ! Il me prend dans ses bras… malgré l’heure tardive, il me pose des bisous sur les cheveux, il me laisse pleurer, il me caresse les cheveux… et il attend patiemment que les larmes cessent… que le calme revienne… que ça fasse un peu moins mal !

Un texte pour lui…

Cela peut paraître étrange mais j’ai eu l’idée de ce texte dans la journée où j’ai su que le coeur de LittleA avait cessé de battre.

Je crois que je l’ai écrit la nuit après l’accouchement…

Je l’ai écrit puis lu lors de la cérémonie religieuse que nous avons donné pour lui… je vous le partage :

« Je ne vous dirais pas que c’est douloureux…
Je ne vous dirais pas que j’ai le cœur en miette…
Je ne vous dirais pas que c’est injuste et que je suis en colère…
Vous devez vous doutez de tout cela…

Je ne peux vous parler de qui il était, de ce qu’il a fait.
Je ne peux vous dire qu’il était formidable, aimant, bon pour les autres…
Car il n’en aura pas eu le temps…

Je peux vous dire qu’il s’est battu, qu’il bougeait formidablement, qu’il y avait une force de vie dans ses mouvements qui était incroyable… comme s’il savait que ça ne durerait peut-être pas…

En revanche, ce que je veux vous dire… c’est que nous avons une chance incroyable…
la chance qu’il se soit installé dans mon ventre, la chance malgré tout de l’avoir connu…

Une autre chose que je veux vous dire, c’est aussi notre chance de vous avoir vous… tous…
Durant ce début de grossesse compliqué, vous avez été là, nombreux…
Et surtout durant ces derniers jours, depuis ce samedi soir, où le hasard a fait que nous n’étions pas seul à la maison, que nous avons pu sans souci laisser notre puce et partir aux urgences… depuis ce dimanche où nous avons diffusé la nouvelle de mon hospitalisation… et chaque jour depuis, votre présence, vos pensées, vos messages nous ont porté… Jeudi dernier, nous n’étions pas seuls dans cette salle, vous y étiez tous par le cœur et l’esprit. Ça nous a aidé, plus qu’aider même…

Alors Merci… du plus profond de mon cœur merci… Grâce à vous, j’ai l’impression que c’est moins lourd… « 

Le blog qui n’avait jamais aussi bien porté son nom

1 mois déjà que nos 3 jours terribles ont eu lieu… 1 mois que j’ai le ventre vide… à nouveau 😞

Ces 3 jours où tout a basculé, 3 jours où nous sommes passés d’un risque de grande prématurité à la mort de notre LittleA…

11 décembre : constat que le coeur de LittleA s’est arrêté… d’abord un monito silencieux, puis une écho où plus rien ne bouge…

12 décembre : transfusion sanguine, accouchement, retention du placenta, curetage foiré, anesthésie générale… rencontre avec mon trop petit ange…

13 décembre : cœur en miette, fucking placenta qui s’accroche à moi, douleurs, sang, transfusion, embolisation en urgence des veines utérines, morphine…

3 jours traumatisants où mon corps a subit tellement…

Il y a 1 mois, j’étais installé en salle d’accouchement, branché à la salvatrice péridurale, on m’avait transfusé 2 poches de sang, j’avais avalé les 3 premiers comprimés qui devaient provoquer les contractions pour que mon petit ange sorte, il faudra 2 autres prises à 3h d’intervalle pour qu’il sorte de son cocon qui aurait du le garder à l’abri pendant encore 4 mois… ou du moins encore un petit peu plus de temps.

Il y a 1 mois que mon cœur pleure chaque jour mon ange parti trop tôt… et que mon corps se remet de toutes ces actes médicaux qui m’ont empêché de m’occuper comme je l’aurais voulu de mon LittleA… je n’ai du passé qu’une demi-heure en tout est pour tout avec lui… et je ne l’ai eu que quelques instants dans les bras, j’avais si peur à ce moment là que son petit corps s’abîme que j’ai réduit ce temps que j’aurais du passé avec lui… mais l’obsession de ce moment là me laisse pleine de regret de ces moments où j’aurais pu l’avoir longuement contre moi… les seuls instants que j’aurais pu avoir avec lui, je me les suis refusé sans penser qu’il me serait impossible d’en avoir d’autres… une demi-heure pour l’éternité !

Et à présent mon ventre est vide, complètement… le placenta a fini par s’évacuer seul grâce à l’embolisation qui a permis qu’il se nécrose…

Ce ventre vide… de temps en temps, surtout quand je me couche, je le caresse encore, comme s’il était encore là… mon LittleA !

1 mois déjà… putain… 1 mois !

Le retour terrifiant du J-1…

Voilà voilà… encore un cycle qui démarre… Le 44ème depuis que j’ai arrêté la pilule. Le 11ème depuis nos début en PMA… Et oui, demain, ça fera 1 an que j’ai fait ma première piqûre de Decapeptyl pour FIV 1.

Et j’ai beau être matinal… j’ai mal… mon ventre me torture, mes jambes me torturent… bref… C’est Youpi DAY !!!

Ce qui me fait bien chier m’embête, c’est que ce cycle est en avance sur les autres… mon cycle est décalé depuis la FC de fin juin… J’ai rendez-vous au centre de PMA le 28… je sens qu’on va encore devoir attendre 1 mois pour la prochaine IAC ou FIV…

 

1 mois déjà…

Voilà un mois que notre deuxième IAC s’est transformé en cauchemar. 1 mois à ruminer ce nouvel échec… plus cuisant que les autres car il y a eu quelque chose… un tout petit quelque chose qui n’a pas voulu rester…

3 ans et 1 mois que j’ai fait ma première FC… et ce nouvel échec me ramène 3 ans en arrière, en ces jours sombres où je pleurais ma grossesse envolé dans les chiottes, où mon ventre me torturait de contractions à cause de ce foutu cytotec…

Pourtant, on le sait que ça peut finir comme ça, que c’est un risque… mais pourquoi une seconde fois, pile 3 ans après… jour pour jour. Chaque jour, je me couche en y pensant, chaque matin, je me lève avec la même pensée… et chaque jour, je me traîne… Je n’avance pas, je n’ai plus envie… Je passe du temps à fouiller et farfouiller le net, les blogs en quête de solution, d’idée à soumettre à ma gynéco, histoire d’avancer.

2 mois de repos forcé… un cycle pour s’en remettre, un cycle où le centre PMA est fermé… en attendant, je cogite, je me pose 1000 questions… j’ai la vague impression que je fais du surplace.

Cette pause m’aura permis quand même de découvrir la blogosphère sur la thématique « PMA, Infertilité… » et de découvrir des parcours similaire au mien. Ça m’a donné l’envie de m’exprimer à mon tour sur ce sujet, même si j’ai l’impression que tout à déjà été dit… mais j’ai besoin de dire moi aussi ce que je ressent… même si personne ne me lit jamais… Bref me voilà à monter mon propre blog… pas évident pour moi qui est toujours créer des sites pour les autres, d’accepter de me livrer sur un blog. Mais j’en ai besoin, j’ai tellement de choses en tête, tellement de rancoeur, de tristesse, de frustration qu’il faut que ça sorte quelque part… Alors l’anonymat douillé d’un blog m’ira bien. L’homme me dirait de retourner voir ma psy, pour en parler… mais parler de quoi… du désarroi dans lequel je me trouve, de la vie qui est une s****e. Je lui en ai déjà parlé… et puis, avec la PMA l’humeur change tous les 15 jours : 15 jours où tu te piquent, c’est l’espoir, l’euphorie du traitement (Oui oui, on avance là, c’est concret), puis 15 jours d’angoisse à attendre THE prise de sang, puis enfin… le résultat, l’échec… la déprime… bref, pas envie de passer pour une bi-polaire de la PMA. Le blog, ça me va, si je peux y mettre ce que je ressent.

Tout ça pour dire, que ça fait 1 mois que j’ai vu ce taux à la con mi-figue mi-raisin, que j’ai saigné pendant 10 jours à évacuer ce semblant de début de micro-grossesse… et qu’encore une fois, mes espoirs ont fondu comme une glace à la vanille sur la plage de st tropez…